La Mustang II, deuxième génération de la célèbre voiture arborant le cheval galopant vers l’Ouest, est révélée en automne 1973. Elle est présentée comme un « pony car ». Cette version intervient quelques mois après le début de la crise pétrolière impactant le monde entier. L’heure n’est donc plus aux grosses cylindrées énergivores mais plutôt aux automobiles plus modestes et économiques. Ford s’adapte au contexte et, comme pour la première génération, sort la bonne voiture au bon moment. La Mustang II sera commercialisée durant quatre ans, entre 1974 et 1978.
Cette génération est basée sur une plateforme de Ford Pinto et utilise des composants de Ford Capri (européenne), contrairement à la première génération essentiellement basée sur la Ford Falcon. Elle est proposée aux formats coupés et hatchback, Ford faisant ainsi le choix de ne pas offrir de modèle cabriolet. On parle désormais de la Mustang comme d’un coupé semi-luxueux.
Anecdote : en réalité, 44 modèles de Mustang II sont sortis en version cabriolet. Il s’agit en fait de versions modifiées de la Mustang II par le carrossier de Floride « Emmess Coach Builders ».
Retour aux sources
Si la Mustang de 1974 s’éloigne de ses prédécesseurs (modèles 69 – 70 – 71 – 72 – 73) avec 48 cm de longueur en moins et de 227 kilos plus légère que la 73, elle se rapproche du modèle de 1965 (appelé 64 1/2) dans la mesure où elle s’adapte au contexte mondial (elle sort au bon moment), elle est abordable, compacte et aborde une ligne sportive (notamment avec les moulures latérales disparus sur les derniers modèles de la première génération). De plus, en 1973, ce n’est pas moins de 40% du marché américain qui réclame des voitures compactes (seulement 23% en 1964).
Une Mustang sans V8
A sa sortie, en 1974, en raison de la demande croissante de véhicules compactes et des lois fédérales pour le maintien de l’environnement et de la sécurité, la Mustang II est offerte avec deux motorisations : un 4 cylindres en ligne de 2,3l (140ci) et un 6 cylindres en V de 2,8l (171ci). Le V8 n’est alors pas disponible à la vente aux USA. Ford Mexique, qui assemble lui-même ses Mustang II, propose à ses clients un modèle avec un V8 302ci 2V fabriqué localement. Cette modification nécessite de supprimer l’option de climatisation, peu demandée au Mexique.
A partir de 1975, Ford modifie la disposition des composants du compartiment moteur pour réintroduire le V8 au catalogue de commande de la Mustang tout en conservant la climatisation, une option fortement demandée aux États-Unis. Avec une boite automatique C4, le V8 2V de 5,0l (302ci) développe toutefois seulement 140 chevaux. Avec le recul, ce V8 s’avère un très bon moteur pour l’époque.
Plusieurs modèles disponibles
A travers ses quatre années de production, la Mustang II s’est présentée sous différentes versions :
- Hardtop : il s’agit du modèle de base 2+2 (pour deux sièges + deux places « enfants » sur la banquette arrière)
- Hatchback : un équivalent du fastback / sportsroof des modèles de première génération (le toit est prolongé jusqu’au coffre)
- GHIA : le modèle hardtop avec une partie du toit (variable selon les années) recouverte par du vinyle
- Mach 1 : modèle hatchback avec des performances améliorées
- Cobra II : modèle hatchback avec kit carrosserie et des performances améliorées
- King Cobra : modèle Cobra II équipée d’un kit carrosserie spécifique (Cobra sur le capot par exemple)
Rétrospective
Critiquée par la majorité, la Mustang II reste l’une des Mustang les plus vendues à ce jour et a remporté avec brio le pari de Ford à l’époque : poursuivre la lignée de la Mustang, malgré les contraintes du moment (crise pétrolière, demande en baisse pour les grosses cylindrées, etc.). Avec le recul, beaucoup considèrent que sans la Mustang II, Ford ne rencontrerait pas aujourd’hui autant de succès avec la Mustang. En outre, la Mustang II a été nommée « Motor Trend’s Car of the Year » en 1974. Au total, ce sont plus de 1.1 million de Mustang II qui ont été produites entre 1973 et 1978.
Aujourd’hui, la majorité des Mustang II que l’on peut retrouver sont largement modifiées par leurs propriétaires passés ou actuels. Il devient donc difficile de trouver des Mustang « stock » de cette génération.